Planter une haie à croissance rapide après les travaux, c’est le réflexe immédiat de bon nombre de propriétaires. Objectif : s’isoler du voisinage, couper la rumeur du vent, et retrouver un coin de jardin rien qu’à soi. Pour obtenir une haie épaisse, esthétique et efficace sans attendre des années, le choix des espèces compte plus que le nombre de plants en terre. Voici un panorama de végétaux qui transforment rapidement un terrain nu en frontière végétale digne de ce nom.
Le Photinia
Photinia x fraseri. Ce nom claque comme une promesse pour les amateurs de haies qui ne s’essoufflent jamais. Cet hybride s’impose par son feuillage persistant, vert toute l’année, mais surtout par ses jeunes pousses qui virent au rouge vif ou au bronze : impossible de passer à côté en avril ou en septembre. Facile à cultiver, il se taille sans difficulté et offre ainsi des variations de couleurs selon les saisons. La polyvalence du Photinia permet de l’associer sans fausse note à d’autres arbustes comme le forsythia, le saule crevette ou le cognassier du Japon. Un classique, mais jamais fade.
Le troène
Le troène, ou Ligustrum, est le choix des impatients. Sa croissance rapide permet d’obtenir en peu de temps une haie de 1 à 4 mètres de haut, parfois plus. Semi-persistant, il garde une majorité de ses feuilles, sauf lors de gels sévères où il peut se dégarnir partiellement. Le troène de Californie, par exemple, fait face à des températures très basses mais accepte de perdre quelques feuilles ovales si l’hiver s’annonce rude. Cette plante séduit aussi par ses feuilles panachées et robustes, et sa floraison odorante attire abeilles et papillons. Les oiseaux, eux, profitent des baies pour se nourrir ou nicher à l’abri du feuillage. Avec le troène, la haie devient vite vivante.
L’Elaeagnus x ebbingei
Parmi les arbustes à la vigueur impressionnante, l’Elaeagnus x ebbingei se distingue. Dense, persistant, il réclame deux tailles annuelles pour contenir son énergie. Sa floraison discrète, couleur crème, emplit l’air d’un parfum rappelant le jasmin, surtout entre septembre et octobre. Les abeilles ne s’y trompent pas. Capable d’atteindre de 2 à 6 mètres, cet arbuste s’adapte à toutes les envies et garde une silhouette compacte et fournie si on le taille régulièrement entre 1,50 et 3 mètres. Pour ceux qui veulent une haie dense, parfumée et peu exigeante, difficile de faire mieux.
L’Escallonia Donard Seedling
L’Escallonia Donard Seedling dévoile de petites feuilles lustrées d’un vert éclatant, ponctuées de bouquets de fleurs rose pâle qui blanchissent en vieillissant. Sa floraison s’étale sur plusieurs semaines, de mai à septembre, et il tolère tous types de sols : acides, neutres ou calcaires. Pour une reprise optimale, mieux vaut planter cet arbuste au printemps ou au début de l’été, à un emplacement baigné de soleil. Un paillage de feuilles mortes protège ses racines et favorise sa croissance. Ce végétal s’associe à merveille avec d’autres variétés à fleurs pour composer une haie dynamique : Choisya ternata, Olearia traversii, Pittosporum tenuifolium…
Le Forsythia
Le Forsythia, parfois surnommé Mimosa de Paris, colore les jardins d’un jaune éclatant dès les premiers jours du printemps. Il s’utilise aussi bien en haie qu’en massif, seul ou accompagné de jonquilles ou de cognassiers du Japon. Pour une haie de taille moyenne, les variétés Lynwood ou intermedia Spectabilis, à port vertical, tiennent la vedette. Mieux vaut panacher les espèces pour garder la haie attractive toute l’année. Un équilibre s’impose dans la composition : un tiers d’arbustes à feuilles caduques comme le Chaenomeles, le Deutzia, l’Althea ou le seringat ; les deux tiers restants en persistants, à l’image du Pittosporum, du Photinia, de l’Elaeagnus ebbingei ou du Ligustrum.
Griselinia littoralis
Originaire de Nouvelle-Zélande, le Griselinia littoralis s’impose avec son feuillage vert pomme et sa capacité à former des haies brise-vent épaisses. Il atteint sans peine 3 mètres de haut, avec une largeur généreuse de 2,50 mètres. Au printemps, ses fleurs discrètes laissent place à de petites baies noires sur les sujets femelles, du moment qu’on ne les taille pas trop tôt. Robustesse, densité, et tolérance au vent font de cette plante un choix de prédilection pour les jardins exposés.
Le laurier palme
Le laurier palme, ou laurier cerise, est un autre grand favori des haies de jardin. Ses grandes feuilles luisantes, d’un vert profond, sont épaisses et résistantes. Au mois de mai, il se pare de grappes de fleurs parfumées, couleur crème. Pour obtenir une haie d’environ 2 mètres de haut, on se tourne vers des variétés comme Novita ou Prunus lusitanica, réputées pour leur vigueur et leur tenue impeccable. Ce type de haie ne craint ni le froid ni les regards trop curieux.
Choisir des plantes à croissance rapide pour une haie, c’est miser sur l’efficacité sans sacrifier l’esthétique. Le jardin se transforme alors en rempart naturel, vivant et évolutif. À chacun d’inventer sa frontière, entre brise et refuge, pour que l’intimité rime avec beauté.
